Des français nous ayant recommandé le marché de Salavan à 40km au Nord de Tad Lo, nous commençons par un détour pour nous y rendre. Il est grand et plutôt pas mal, mais nous ne le classons quand même pas dans les meilleurs que nous ayons vus: il faut dire que nous sommes en train de devenir des experts ! C'est en tout cas l'occasion de prendre le petit déj avant de continuer.
On monte rapidement en altitude jusqu'à une première cascade: Tad Faek, que nous n'observerons que d'en haut, la route est encore longue et d'autres sont prévues.
A peine quelques kilomètres plus loin, une seconde cascade : Tad Hua Kone. On aperçoit au loin des enfants qui sautent du haut. Nous aussi, on veut le faire ! En fait, si cela peut servir, bien que la cascade soit indiquée avant un pont, il faut le traverser et tourner à gauche pour rejoindre l'endroit propice à la baignade et au saut de 7m. On vit un moment magique avec les enfants.
Quelques mots de lao appris dans le guide, un peu d'anglais et pas mal de signes, on se comprend ! Benoit s'éclate vraiment avec eux. Je pense que c'est plus rare de voir une fille participer, elles se baignent pour certaines au pied de la cascade, d'autres se contentent d'y faire la lessive.
Du coup, les regards sont surpris en me voyant. Pourtant, je respecte les coutumes et je me baigne donc toute habillée, comme toutes les femmes laos.
Ce moment de partage vaut tout l'or du monde mais c'est donc un peu plus tard que prévu que nous remontons sur notre scooter. Il ne va pas falloir traîner trop sur le chemin si l'on veut rejoindre la guesthouse recommandée pour la nuit.
A partir de Bane Ben Phou Kham, nous quittons la belle route pour une piste qui doit nous mener jusque Paksong. L'arrêt pour la nuit est prévu 27km après l'intersection.
Contrairement aux prédiction du Lonely Planet, nous trouvons sans difficulté la cascade de Katamtok au km 18. 100m de dénivelé vertigineux, une puissance ahurissante, cette cascade est spectaculaire.
Par contre, au km 27, aucun chemin vers la gauche pour nous mener vers Tad Sau Lin. On s'inquiète un peu mais l'on continue, la route est en travaux, il se peut que les km soient approximatifs.
Au bout d'un certain temps, on retrouve de la civilisation et on pose la question au gérant de la guesthouse du village, flambant neuve. Il nous indique de repartir en arrière sur 5 km pour la trouver. Le soleil n'est pas encore couché, on dispose donc d'une petite heure devant nous pour arriver à destination : on tente le coup. Bien plus que 5km, plus tard, on est bien obligé de constater qu'il n'y a pas l'ombre d'une cascade en vue. Le ciel commence à s'assombrir, il nous faut renoncer. On retourne donc au village et à la guesthouse que nous avions vue précédemment. 80000 KIP la nuit ! C'est le prix qu'on payait à Vientiane, la capitale, c'est un peu cher pour un village perdu au fin fond des Boloven, mais à court d'alternative, on ne va pas faire les fines bouches ! Et nous ne sommes pas les seuls, un autre couple est arrivé peu avant nous, dans la même situation.
En demandant de nouvelles informations, on comprend qu'une nouvelle route a été construite et que la carte dont nous disposons n'est donc plus à jour, on n'est pas du tout là où nous le pensions. Aussi, au réveil, armés de ces nouvelles données, nous repartons en quête de la cascade, réputée magnifique, où se trouvait la guesthouse où nous étions sensés passer la nuit précédente.
A chaque fois que l'on demande notre chemin à un local il nous fait des grands gestes pour nous inviter à poursuivre sur la même voie. Souvent il n'a en vérité aucune idée de l'endroit où l'on veut se rendre, et nous enfonce dans notre erreur. Toujours pas de cascade, nouveau demi-tour, ce plan n'est décidément pas juste ! On se lance dans une dernière tentative. 1,5km plus loin, crevaison !
C'est le destin qui s'acharne, nous n'étions pas fait pour voir cette cascade ! Tant pis ! Notre expérience au Laos n'aurait pas été complète sans une roue crevée ! Tout le monde raconte avoir crevé en scooter sur les routes caillouteuses, il aurait été injuste que nous passions entre les mailles du filet, vu le nombre de jours à scooter effectués.
Enfin, le soucis est que l'on se trouve à des kilomètres de toute civilisation autre que quelques huttes sur pilotis... Pas très pratique pour trouver un garagiste ! On décide de pousser le scooter en croisant les doigts pour qu'un pick up susceptible de nous remorquer passe par là.
Après plusieurs kilomètres à pieds, 2 laos en moto s'arrêtent. Ils me propose de monter à l'arrière de l'un deux, pour que Benoit puisse rouler au pas jusqu'au prochain gros village, sans trop risquer d'abîmer le pneu.
Je suis fière comme un paon derrière notre sauveur laossien ! Ironie du sort, il s'agit du propriétaire de la guesthouse que nous avons si ardemment cherchée ! Il nous parle avec passion de cette cascade que nous ne verrons donc jamais ! Le hasard est parfois vraiment drôle.
En tout cas, ils ont été adorables et nous ont fait gagné beaucoup de temps (et d'argent probablement puisqu'ils ont discuté le prix directement avec le garagiste pour le changement de la chambre à air et que nous avons donc payé le prix local, à savoir 30 000 KIP, soit 3€. La tournée de Beerlao pour les remercier aura coûté plus chère !)
Encore un super moment, alors que la situation n'était pourtant pas des plus enviables au départ.
On n'oubliera pas non plus la découverte d'un bel étal sur le petit marché local!
La suite du périple s'est passé sans encombre. Nous avons traversé les champs de café, paysages que nous ne connaissions pas jusqu'alors. On s'est d'ailleurs arrêté chez un petit producteur local pour les voir travailler, et goûter un café au plus près de la source ! Un délice.
Une fois de retour à Tad Lo , il n'est pas trop tard pour reprendre un petit bain dans la cascade avec les enfants du village.
Cet endroit est décidément des plus reposants. L'atmosphère qui y règne est sereine, on se sent bien. On est donc ravis d'y passer une dernière soirée avant de repartir vers d'autres aventures, encore un peu plus au sud : les 4000 îles, dernière étape au Laos avant la frontière cambodgienne.
Preuves à l'appui: la vie n'est pas un long fleuve tranquille .....
RépondreSupprimerCe partage avec les enfants en effet à du être un vrai moment de bonheur
On attend le prochain épisode : ça devient une addiction !!!!
Bisous du Nord pluvieux et gris
je confirme que la carte est loin d'être une IGN !!!! vous auriez du demander à Vincent : il a toutes les cartes du monde , c'est sa passion.... LOL
RépondreSupprimerce qui est drôle c'est que vous gardez le sourire même dans la mouise