jeudi 14 novembre 2024

2 jours dans les montagnes Taïwanaises : Alishan


C’est parti pour deux jours dans le parc national d’Alishan !


C’est probablement la partie de notre séjour qu’il a été le plus difficile à planifier. Déjà parce que le nom « Alishan » renvoie à la fois au parc national complet et au village dans lequel si situe la gare d’arrivée dans celui ci, donc il fallait affiner un peu le projet. Ensuite, les offres hôtelières dans le parc sont peu nombreuses et très chères. Et dès que l’on s’éloigne de la gare d’Alishan on est vite vraiment loin et donc difficile d’y accéder en transport en commun. Enfin, pas facile de prévoir dans quelle mesure le site se prête à un voyage avec des enfants. Elles marchent bien mais on est quand même loin du trail de haute montage ! 


Dernier point: comment accéder dans le parc ? Il y a 2 options : le bus qui met environ 2h à 2h30 depuis la gare de Chiayi et le train touristique dont le dernier tronçon a été rénové et rouvert il y a peu mais dont le trajet dure presque 5h. Il semblerait que les paysages depuis le train soient fabuleux. 2 jours avant, alors que nous sommes à Sun Moon Lake, nous essayons de prendre des billets de train qui, bien que long, nous semble une bonne option pour voir les paysages sans randonner des heures avec les filles. Impossible, c’est déjà complet ! Par contre, je trouve des billets pour le retour, 2 jours plus tard. Il ne reste que peu de billets, nous serons donc dans des voitures différentes avec les filles sur les genoux : il a intérêt à être beau ce trajet ! Parce que 5h assis sur un siège avec une fille sur les genoux et sans aucune possibilité qu’elles jouent ensemble : sur le papier, on est quand même loin du scénario idéal ! 

Et ça, c’était avant de regarder pour réserver une chambre ! Là, ça se complique drôlement. Une chambre quadruple dans un parc national où globalement très peu d’enfants viennent en voyage, à 48h de la date et dans un tarif raisonnable : ça n’existe pas ! Et même si on enlève le critère du prix, on est sur un magnifique 5,7 sur Booking: ça fait rêver ! 


En cherchant un peu sur internet, je comprends que beaucoup s’arrêtent 45 min avant d’entrer dans le parc, à Shizhao, où les chambres d’hôtes sont nombreuses. Ils font la fin du trajet jusqu’à Alishan le lendemain matin pour aller randonner. L’option semble valable et on trouve donc une chambre pour la première nuit, à proximité d’un arrêt de bus, très bien notée et dans un tarif plus raisonnable. J’y reviendrai plus tard mais ce fut une excellente décision ! 


Bref, retour à Chiayi, dimanche matin, prêts à partir. Il y a, selon Google, 4 navettes par jour qui montent en direction du parc: 6h06, 8h06, 10h06 et 14h04. Si on peut éviter le réveil à l’aube, nous ne sommes pas contre: on opte donc pour celle de 10h06. Le timing étant cool, on arrive même à la gare avec presque une demi heure d’avance, histoire d’acheter le pique nique au 7-Eleven. Au secours il y a 70 personnes qui font la queue devant l’arrêt ! On commence à paniquer, on ne montera pas tous ! Et s’il faut attendre jusque 14h, ça risque de faire long ! 


9h45: le bus arrive. Ce n’est pas du tout l’heure prévue ! On ne comprend plus. Certains ont des billets avec des places numérotées et sont donc prioritaires. Il doit ensuite rester une dizaine de places. Pas moyen de monter dedans. Mais le chauffeur précise qu’il y a la navette de 9h55 ensuite…. Qui arrive à 10h07 ! Vraiment bizarre ! Les personnes avec billets montent a nouveau et nous arrivons à obtenir 2 places: les filles voyageront sur nos genoux. Le chauffeur est sympa et ne laisse personne sur le quai, les derniers voyageront debout ! Après ce petit coup de stress, on est sur le bon chemin ! 


11h30 nous arrivons devant notre guesthouse. Le propriétaire est encore en train de faire le ménage des chambres mais nous propose de laisser nos sacs et de nous déposer au départ d’une balade. C’est vraiment adorable de sa part. Nous avons le pique nique dans le sac, c’est parfait. L’itinéraire de la rando est très bien balisé, très bien aménagé, c’est LE chemin du coin. On passe dans les plantations de thé, un peu de café et des forêts de bambous. C’est vraiment joli et très ludiques. D’autant que les nuages jouent également avec nous: selon les moments, nous sommes au dessus d’eux, ou carrément en plein dedans ! Les filles nous impressionnent. Un passage compte 325 marches: elles arrivent toutes les 2 en haut sans aide ! La classe ! 

Le propriétaire de la guesthouse nous récupère comme prévu à 16h à l’endroit où il nous a déposé. Merci à lui. 















Sans sieste et après plusieurs heures de marche, les filles sont KO! On finit l’après midi par quelques gommettes, un UNO trouvé dans notre logement et on mange tôt. À 20h, les 2 dorment profondément ! 



Notre hôte nous propose alors de descendre dans sa boutique pour une dégustation de thé. Avec plaisir ! C’est probablement l’un des meilleurs moments de notre voyage. Nous découvrons les rituels et les codes d’un milieu qui nous est inconnu. Et nous échangeons un long moment sur Taïwan, sur la France. Avec sa femme, ils nous posent plein de questions sur nos modes de vie, sur les différences culturelles. C’est vraiment génial. Alors, sincèrement, si un jour vous prévoyez de découvrir le parc national d’Alishan et les cultures de thé des montagnes alentours, n’hésitez pas à vous arrêter au « Satori Tea » pour la gentillesse et le sens du service extraordinaire de ses propriétaires ! 



Enfin, avec tout ça, on a toujours pas de logement pour le lendemain soir alors que nous avons déjà nos billets de train Alishan-Chiayi pour mardi. Il va falloir se décider ! Finalement, on prend le parti d’un logement à Fenqihu (à 6km de notre guesthouse actuelle). Ce village fait parti des arrêts de train. Aussi, nous redescendrons après la rando et nous prendrons le train en cours de route mardi. On ratera probablement quelques beaux paysages mais on limite le trajet en train à 2h15 et on a des options correctes pour le logement. 


Lundi 8h, notre hôte, toujours aussi sympa, nous dépose directement en voiture à l’arrêt de bus, à quelques centaines de mètres de la guesthouse. 

Un fois encore les horaires ne correspondent pas aux infos Google et le bus est en retard. 


9h45: le bus nous a amené à destination, nous avons déposé nos bagages dans les lockers (dispos partout dans le pays, c’est vraiment pratique) et nous avons payé l’entrée dans le parc : les choses sérieuses peuvent commencer. 




Dans les infos glanées sur internet, j’avais un itinéraire sympa et accessible à tous. Nous partons ainsi pour quelques minutes de train rétro jusqu’à la gare de Chaoping, 6min et moins de 2km plus loin. 



On suit ensuite le chemin. On est très loin des parc nationaux à la française avec des petits chemins escarpés où l’on vient chercher la solitude et se reconnecter avec la nature. Ici, tout est aménagé: il y a des marches et des pontons en bois partout. Si ça surprend au début, le lieu n’en reste pas moins magnifique. 

On passe principalement dans des forêts de Cyprès, pour certains ayant plus de 1000 ans. C’est somptueux. 






A mi chemin environ, nous arrivons dans l’aire aménagée avec tous les stands de nourriture autour d’un temple. Il est encore tôt, mais le temps d’un premier tour de reconnaissance et d’une pause technique, on attaque le repas. On teste plusieurs trucs très bons : du riz au porc cuit dans une feuille de palmier, des sortes de petites galettes farcies à la viande, du thé aux perles de Shia (enfin c’est ce qu’on croit mais sans certitude absolue). 



Et c’est reparti pour la suite de la balade, toute aussi belle que la matinée. 



14h40: Nous voilà revenus au point de départ où nous trouvons un bus pour redescendre. Il nous dépose à l’endroit où nous l’avons pris le matin même. Fenqihu ne se situe pas sur l’itinéraire routier Alishan-Chiayi et il y a donc un changement de bus prévu à Shizhao. Sauf que le bus en question n’est prévu que 1h20 plus tard ! Au niveau du croisement, Benoit fait signe à une voiture qui s’arrête et nous propose volontiers de nous déposer à Fenqihu où il se rend également. On monte donc à l’arrière d’un transporteur, assis sur des banquettes recouvertes de cartons (pour éviter de salir ?) sans ceinture bien sûr ! C’est improbable !! 

Le papi nous dépose en plein centre du village. On ne pouvait pas demander mieux ! 


La guesthouse est nettement moins sympa que la veille mais ça fera le boulot pour une nuit et c’est pratique d’être directement à l’endroit où ne devrons prendre le train le lendemain. De plus, le village possède une rue commerçante plutôt sympa. C’est petit, mais touristique et agréable. 




Dès 17h, les restaurants commencent à se remplir et à 18h on est clairement sur l’heure de pointe. Il ne va pas falloir traîner si on veut dîner ! 18h30, le choix est fait et à 19h15, lorsque nous finissons, on est plutôt dans les derniers. On est peu habitué à ce timing, mais il fait nuit noire donc c’est plus facile de s’y faire et surtout, c’est hyper bon ! Il n’y a donc pas eu à se forcer pour manger !


Mardi, au réveil, il pleut ! On a décidément eu de la chance la veille avec la météo. On va quand même aller se promener. On mise sur le fait que les arbres nous abritent ! 

Là encore, les itinéraires sont bien balisés et équipés de passerelles en bois sur de nombreux tronçons. Par contre, on passe dans des forêts de bambous où l’on peut constater que les siphons des derniers mois on fait pas mal de dégâts. 




Nous visitons ensuite le petit musée du chemin de fer de la ville. Quelle surprise lors d’une vidéo de présentation de voir au milieu du film le papi qui nous a pris en stop la veille ! 



Fenqihu est célèbre pour ses Bentos( lunch box) qui étaient préparés pour les cheminots qui faisaient escale ici le temps de midi lors de l’apogée de la ligne de chemin de fer Alishan-Chiayi. Comme tout le monde, on choisit de tester. Ce n’est pas le repas le plus mémorable du séjour mais ce n’est pas mauvais. En dessert, on avait repéré un stand de glaces au wasabi (qui pousse dans la région). Heureusement que la dame a eu la gentillesse de nous faire goûter avant d’acheter car nous ne l’aurions pas terminé. C’est rigolo et on ne peut pas dire que ce soit franchement mauvais, ça pourrait faire un accompagnement intéressant sur une entrée par exemple, mais ce n’est clairement pas un dessert ! On va rester sur quelques chose de plus conventionnel ! 



Il est l’heure de monter dans notre fameux train. Chacun dans son wagon ! On est finalement pas trop mal car nous sommes sur un siège unique entre la fenêtre et l’allée, nous n’avons donc pas de voisins. Parfait. Je ne sais pas comment est le premier tronçon mais il est vrai que les paysages sont déjà magnifiques ici malgré le temps maussade. Ça secoue pas mal, c’est vintage mais c’est très sympa. Le trajet passe finalement très vite. Ça y est, notre étape dans le parc national d’Alishan se termine et ce fut largement à la hauteur de nos attentes. 











Rendez-vous maintenant à Tainan.


5 commentaires:

  1. Quel récit, c’est extraordinaire. On vit l’aventure avec vous, bravo ! Un bravo spécial aussi pour les filles qui ont randonné comme des pros 👍😊
    Et j’ai l’impression de nous y retrouver : réservation des chambres du jour au lendemain, voire moins … no stress 😂👍
    À très vite, on a hâte de vous rejoindre.
    Pascale et Vincent

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  2. Un super récit qui nous permet de vivre votre voyage comme si nous y étions !!! Chapeau les filles vous êtes trop fortes 💪🏻 !! 🎉 Vivement la suite. Gros bisous 😘😘

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  3. J'ai honte je viens de découvrir comment vous suivre depuis votre premier article, alors que tous les jours je cherchais à avoir de nouvelles publications. "sans commentaire ".
    Bravo c'est merveilleux, super les filles et qu'elle organisation, au top.
    Papi

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  4. J'ai tardé un peu pour commenter, mais j'ai dû faire face à une nouvelle responsabilité ( bien-être de Patoune) et je ne suis pas aussi dégourdie que vous . Mais tout va bien et nous nous sommes bien adaptées à notre nouveau fonctionnement.
    Félicitation pour cet épisode mouvementé qui vous laissera de bons souvenirs. Je ne dirais pas , comme dans le commentaire précédent, "quelle organisation" mais quelle maîtrise de la désorganisation! Car il a fallu gérer les imprévus, et avec deux petites filles on n'a pas le droit à l'erreur.
    Encore merci pour ce bon moment de lecture, et bonne fin de voyage à tous

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  5. Toujours aussi agréable de te lire Anaïs! Les filles sont vraiment épatant es . Bises. Nathalie.

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